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L'intestin et le cerveau sont-ils liés ? Mon intuition me dit que oui !

Are gut and brain connected


Des papillons dans le ventre aux envies pressantes d'aller aux toilettes avant une présentation, en passant par l'incapacité à digérer quoi que ce soit après une rupture : nous avons tous été confrontés au fait que l'intestin et le cerveau sont intimement liés de manière complexe, mais pourtant perceptible. La recherche s'attache aujourd'hui à comprendre comment cela se produit et comment cette connexion entre l'intestin et le cerveau s'établit. Préparez-vous à entrer dans des considérations scientifiques pointues…

En examinant de plus près le système de communication – ou axe intestin-cerveau – entre l'intestin et le cerveau, il apparaît que ces deux entités sont connectées physiquement et biochimiquement, notamment par le nerf vague et le système nerveux. Ce dernier est caractérisé par des neurones qui déterminent le comportement de l'organisme. Comme ils sont principalement situés dans le cerveau, on a longtemps cru que ce dernier était responsable du comportement humain. C'est pourquoi, au cours des dernières décennies, la notion de libre arbitre a été remise en question. Après tout, les chercheurs ne pouvaient pas la localiser physiquement.

Pourtant, je me demandais souvent comment il était possible d'avoir une intuition aussi intuitive ? Ou encore, comment se faisait-il que je doive prendre des décisions déchirantes qui ne ressemblaient certainement pas à ce que mon cerveau devait alors résoudre ?

Il s'avère que le cerveau n'est pas le seul endroit où l'on trouve des neurones. L'intestin contient une quantité incroyable de neurones (environ 500 millions), tous connectés au cerveau par les nerfs qui constituent le système nerveux central. De ce fait, les recherches actuelles montrent que le stress n'est pas seulement lié au cerveau, mais qu'il inhibe également les signaux transmis par le nerf vague, provoquant ainsi des troubles gastro-intestinaux. Par conséquent, il semblerait que les personnes souffrant du syndrome de l'intestin irritable (SII) présentent une fonction vagale réduite, ce qui pourrait être lié au stress.

En théorie comme en pratique, l'intestin et le cerveau sont connectés par des substances chimiques appelées neurotransmetteurs. Ces derniers régulent les émotions et les sensations. À titre d'exemple, la sérotonine, neurotransmetteur bien connu, contribue à la sensation de bien-être. Bien que l'on ait longtemps pensé que la production de neurotransmetteurs comme la sérotonine avait lieu dans le cerveau, on sait maintenant qu'ils sont produits par les cellules intestinales (et les microbes qui les constituent). Ainsi, l'acide gamma-aminobutyrique (GABA) est également produit dans l'intestin. Ce neurotransmetteur aide à contrôler les sentiments de peur et d'anxiété. Fait intéressant, des études ont montré que les probiotiques peuvent augmenter la production de GABA. Dès lors, il apparaît que les milliards de microbes qui vivent dans notre intestin ont non seulement un effet direct sur le fonctionnement du cerveau, mais aussi un effet inverse.

Ceci découle du fait que l'axe intestin-cerveau est connecté par le système immunitaire. Comme nous le savons, les maladies auto-immunes sont en constante augmentation. En effet, une activation prolongée du système immunitaire entraîne une inflammation, elle-même associée à des maladies comme la maladie d'Alzheimer et la dépression. Lors d'une inflammation, les bactéries intestinales produisent une toxine inflammatoire (le lipopolysaccharide) qui est libérée dans le sang à travers une barrière intestinale affaiblie (phénomène également appelé hyperperméabilité intestinale).


La bonne et la mauvaise nouvelle, c'est que notre alimentation peut soit réduire, soit aggraver l'inflammation (j'en ai fait l'amère expérience !), allant jusqu'à guérir ou exacerber l'hyperperméabilité intestinale (aïe !). Les oméga-3 et les aliments fermentés (comme le yaourt, le kéfir et la choucroute) ont notamment démontré leur capacité à augmenter la flore intestinale bénéfique. De même, les aliments riches en fibres (comme les noix, les graines et les légumes contenant des prébiotiques), les aliments riches en polyphénols (comme le cacao, l'huile d'olive et le café) et les aliments favorisant la production de tryptophane (comme la dinde, les œufs et le fromage) ont également cet effet.

Compte tenu de cela, il n'est pas surprenant que le régime cétogène non transformé soit souvent considéré comme la solution idéale pour une meilleure santé cérébrale et intestinale. Après tout, il prône les bonnes graisses (comme le kéfir, le cacao, les noix et les fromages) qui, ensemble, nourrissent les bactéries bénéfiques pour le cerveau, lesquelles agissent comme des psychobiotiques. Ceci prouve, une fois de plus, à quel point l'intestin et le cerveau sont non seulement influencés l'un par l'autre, mais aussi étroitement liés.

Maintenant, allons-y, car il semble que mon cerveau et mon intestin en bénéficieront !

Si vous souhaitez satisfaire un peu plus votre côté scientifique, nous vous recommandons la lecture de :

- Micro-organismes altérant l'esprit

- Le cerveau humain en chiffres

- La biologie émergente de la communication intestin-cerveau

- Le nerf vague comme modulateur du cerveau

- Le nerf vague à l'interface de l'axe microbiote-intestin-cerveau

- Signalisation microbienne du glutamate et du GABA

- L'organe endocrinien négligé

- Acides gras oméga-3

Chocolat, microbiote intestinal et santé humaine

Article rédigé par Julia Kempi
@giuliakempi

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 Nathalie Fransen
 Tessa van der Steen

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